Cyclistes miniatures

Cyclistes miniatures

Peindre des figurines cyclistes - par François (78) le 12.01.2012

Peindre des figurines cyclistes



Le présent texte s’adresse à ceux qui voudraient démarrer une collection. Il ne prétend pas être
exhaustif mais s’efforce de poser les questions essentielles. Les produits cités le sont
naturellement à titre informatif ; il se peut qu’il y en ait d’autres, l’auteur n’ayant
mentionné que ceux qu’il connaît.
 
Peindre des figurines cyclistes conduit à se poser trois questions :
- Quel sera mon support ?
- De quelle documentation vais-je disposer ?
- Quel est mon objectif ?
1° Le support 
a) S’agit-il de figurines anciennes ou de figurines neuves
Pour nombres d’amateurs de jouets, il est regrettable de ne pas les laisser « dans leur jus ».
Ils n’ont de valeur, sentimentale et financière, que conservés dans leur état d’origine, après
que des enfants s’en soient abondamment servis. A rebours, on peut estimer que, sauf 
exception (les Quiralu d’avant-guerre peut-être), il s’agit de productions récentes,
industrielles et qu’il est déraisonnable de leur donner le même caractère intouchable qu’à
un bateau en tôle d’avant la Grande Guerre ou, plus encore, qu’à une statuette étrusque… 
b) S’agit-il de plastique ou de métal ? 
Les modèles plastiques, Starlux et Aludo, présentent beaucoup d’intérêt. Mais leur
production a cessé. Il faut donc les chercher sur Internet, chez les brocanteurs...
c) Quel modèle préfère-t-on ?
On peut distinguer trois types de produits : ceux dont la production et la commercialisation
a cessé (ajoutons aux deux marques citées ci-dessus Salza pour le métal), ceux qui sont
reproduits et ceux qui sont encore fabriqués. Concernant les figurines reproduites, une
adresse est à connaître, celle de Jouets d’antan (3MJA). Pour les autres figurines neuves
et non-peintes, c’est naturellement vers les fonderies Roger qu’il faut se diriger. Les
premières sont un peu plus lourdes mais permettent de disposer de modèles
anciens (type « gros nez », Aludo métallique des années 50…), les secondes sont plus
légères et comportent dans leur gamme des modèles d’un seul bloc ainsi qu’un cycliste
en plastique sur un vélo métallique.
d) La peinture
Au-delà de l’éternelle discussion entre le mat et le brillant, on ajoutera qu’il y a peu de
marchands qui vendent de la peinture à maquette. Enfin, il sera parfois nécessaire de réaliser
ses propres couleurs (jaune Mann des débuts, par exemple).
2° La documentation
Il ne peut y avoir de bonne représentation sans bonne documentation. Avant de commencer,
tout autant que se munir de pinceaux, de peinture et de white-spirit, il reste à trouver la
documentation ad hoc. 
a) Les maillots et le reste
Pour les maillots, le site de Mémoire du cyclisme constitue la référence. Tout y est, tout est
classé et c’est sûr à 99,99 %. On ajoutera à ce propos qu’il est doublement souhaitable
de s’y abonner.
D’une part, parce que cela permet de tirer sur papier les maillots désirés avec un grand
format. 
D’autre part, parce que le coût annuel de l’adhésion est fort raisonnable (30 €) et qu’il est
bon d’aider le travail bénévole effectué.
On peut aller plus loin dans la précision en recherchant les vieux magazines (Miroir du
cyclisme, Miroir Sprint, Miroir des Sports, Vélo…) et/ou le mensuel spécialisé Coups de pédales.
Leur lecture permet de bien faire attention à la distinction, fréquente, entre les motifs
et lettres figurant sur la poitrine (publicité A puis B) et ceux figurant sur le dos
(publicité B puis A). Les numéros spéciaux de Miroir du cyclisme pour le Tour,
de Coups de pédales pour les classiques et les épreuves par étapes hors Tour permettent,
en tant que de besoin, de connaître les numéros de dossards.
Enfin, ces magazines aident à retrouver, pour ceux qui aiment ce degré de détail, les
couleurs des vélos et des casquettes (ex, en 1962, les trois maillots de l’équipe des
Mousquetaires / Ignis et les
deux vélos, Bianchi, puis jaune avec bande bleue).
b) Les cyclistes représentés
Les équipes nationales sont les plus faciles à représenter, mais ce n’est sans doute une
nostalgie que pour les plus anciens. Pour les équipes de marques, il s’agit de savoir si on
doit peindre soi-même les lettres ou si on préfère mettre des décalcomanies. Ceux-ci ont,
par définition, l'avantage d’être d’un graphisme parfait, d’être fort adaptés pour les
nombreuses publicités des maillots modernes ; ils ont cependant le défaut de jaunir (1) .
Par ailleurs, on peut choisir de représenter une course par étapes (2)  ou une classique,
tous les maillots d’une année ou tous ceux d’un coureur.
3° L’objectif
a) Habituel
Il ne peut être, d’abord, que ludique et personnel. Il peut, aussi, répondre à une demande
amicale ou familiale (le Tour de l’année de naissance pour les plus anciens, une dizaine de
coureurs aux couleurs nationales pour les enfants ou petits-enfants).
b) Exceptionnel
C’est la question, marginale, de la commercialisation. Celui qui a du talent, du temps et
de la patience peut souhaiter vendre tout ou partie de sa production. Il sait qu’elle est
de bonne facture et a ipso facto une valeur. Aujourd’hui, une bonne part des ventes s’effectue
sur Internet au détriment du marché des professionnels (marchands de jouets, antiquaires
et brocanteurs) sauf à ce que ceux-ci viennent eux-mêmes sur Internet. Ce marché est
dominé par eBay et sa filiale bancaire pay-pal, Le Bon coin et priceminister proposant,
en ce domaine, une offre moindre pour le nombre et la variété des modèles.
Il faut alors faire des calculs de prix de revient
(coût de la figurine + pinceaux + peinture + white spirit + coût du travail horaire pour une
figurine, incluant ou non des charges….).
Reste deux points essentiels : comment faire et peut-on gagner sa vie ?
S’il ne s’agit que de quelques ventes, la question ne se pose pas vraiment. Mais il y a
inévitablement un seuil à partir duquel les services fiscaux et l’URSSAF considéreront
qu’il y a, juridiquement, acte de commerce. Dans ce cas de figure, a fortiori dans un premier
temps, c’est le statut de l’auto-entrepreneur qui s’impose. Il permet, désormais, une
approche professionnalisante sans être bureaucratique d’une activité lucrative de petite
taille et générant un faible chiffre d’affaires (3).
Quel est alors l’intérêt financier potentiel ? Il est probable qu’il ne peut être, 
sauf exception, que celui d’un complément de revenus. L’exception, probablement, ne pourra
tenir qu’à ceux capables de créer leurs propres figurines (4) et donc d’avoir une production
originale et permettant d’offrir une réelle plus-value. On ajoutera, à ce propos, une
interrogation sur la pérennité du modèle. Les figurines cyclistes sont une des
représentations d’un monde en crise profonde, celui du cyclisme professionnel du fait
de l’industrialisation et de la médiatisation des pratiques de dopage. De plus, le royaume
des figurines ne concerne essentiellement que la Belgique et la France. Autrement dit,
au-delà des « baby-boomers » de ces deux pays, qui restent marqués par Coppi, Anquetil
et Merckx, l’attrait pour le cyclisme et les figurines subsistera-t-il ? Quid de la génération
Hinault, Fignon sans parler de la génération Ulrich, Armstrong ?
 
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(1) Est-ce toujours vrai pour les plus récents ?
(2) Tous les maillots, tous les coureurs au départ (quid alors du maillot jaune ou rose ?)
ou tous ceux qui arrivent ?
(3) Le présent raisonnement vaut-il, aussi, pour la Belgique ?
(4) Cyclistes et/ou voitures.


12/02/2012
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